Canzone di notte n 2, le traduzioni
CHANSON DE NUIT NUMÉRO DEUX [Canzone di notte n. 2]
Traduzione francese di Riccardo Venturi
Et c'est encore la nuit, et je joue
sais pas même moi pour quell' raison, p'têt parc' q'j'suis en vie
et je veux dire de tell' sorte: "j'existe"
ou p'têt' parc'que ça c'est aussi un' façon de n'pas aller me coucher
ou p'têt' parc'qu'y a encore de quoi boire
et je remplis mon verre…
Et l'écho s'est apaisé à peine
du fou rire avec les copains, en trinquant a la santé
où chacun va renfermer sa peine
où chacun n'est pas comme maintenant, seul avec soi-même
en disant "Ousqu' j'ai mal agi, ç'a éte quoi?",
en disant "Ousqu' j'm' suis trompé?"
Mais ça fait du plaisir, le soir
de flâner par les rues, dans les bistrots, vin et mélancholie
et deux chansons faites sans y penser trop
où en criant on cache son désir qu'on prenne au sérieux
le fait qu'on est un peu triste ou qu'on s'emmerde
et tous les doutes que t'as.
Mais les moralistes ont fermé les bars
et les morales ont fermé vos cœurs et éteint vos ardeurs:
que c'est beau que de la normalité,
que c'est facile que d'rentrer avec ces maints moutons blancs et las!
Pardonnez-moi, je n'suis pas de la partie:
j'mourrai mouton noir.
C'est pas de choses inouïes,
c'est pas du mètre très originel, mais c'est le mien à moi,
et puis, vous n'dites pas de telles choses,
puis, certes, penser n'est pas recommandé aux non-habitués,
puis c'est bien que d' se méfier un peu
si on est un peu différent
Mais c'est à vous, à présent, le pouvoir,
maintenant c'est à vous l'autorité, le droit et la police,
les dieux, les commandements et le devoir,
la vach', vous êtes des tas, sais pas comment…et ici, en face de moi
y en a que ne seront jamais rongés
par le ver de la pensée
Mais bin donc, ne vous en faites pas!
Nous autres allons finir tôt dans la merde, cachot ou hôpital!
Les anarchistes, on les a toujours râclés,
les libertaires, toujours contrôlés par l'état et le clergé:
sauve-toi parmi ceux habillés en parade
si tu es habillé en rigolade.
Ou p'têt' c'est pas ça le problème
et chacun vit dans son égoïsme déguisé en sophisme
et chacun se fabrique son système
de p'tits ressentiments irrationels, de mondes personnels
et oublie que tout l'monde aura à la fin
deux mètres de terrain.
Et c'est encore la nuit, et je joue
sais pas même moi pour quell' raison, p'têt parc' q'j'suis en vie
ou p'têt' pour me sentir un peu moins seul
ou p'têt' parc'que la nuit engendre des phantômes, des rêves vains
qui donnent, c'est bien connu, le cafard…
puis…y a plus de pinard…
NIGHT SONG N. 2 [Canzone di notte n. 2]
Traduzione inglese di Alberto Alvarez
Another time is night, and I play,
I do not why or because, the reason who knows
Maybe because I want to say “I am”
or maybe because this is also a way to go to bed late
or perhaps because there is still something to drink
I fill my glass, and think.
The eco is just damped, in the streets
with the enjoyable laughter of friends, the “let’s toast again”
in which everyone close his sentence,
in which everyone is not like now, alone with itself
to say "Where did I miss, where I done that?"
to say “Did I went wrong?"
Is still a bit glad in the evening
go to streets and taverns like bees, wine and melancholy ’es,
and two songs made softly or lightly
in which everyone lurks the desire to be take’ seriously
the fact that you are sad or you get bored,
and your doubts, not resolved ...
But moralists have closed the bars
and morals got off your heart and stopped your heat:
it's nice to return "normality"
is easy to go with the many tired white sheep
I’m sorry, I stay far from this array:
black sheep I will stay!
Maybe are things you’ve heard yet,
or written over a bit 'stale meter, but this is my life teacher
and then, you do not say these things,
then certainly for those who are not used, think it‘s not rash
If you have something different, or so
save from mass, your soul.
But now you’ve conquest the power,
now what you have is police, right papers and me
The gods, commandments and laws
I don’t know how you’re so many, here in front of me
you ignore this worm that’s shrinking
that is called "thinking" ...
But do not be concerned,
we are people who end up ill: if not jail, hospital still!
Anarchists have always been beaten
and the libertarian is still controlled by the clergy, and the state:
did not survive, who ‘s happy for long,
those who wear a laugh ...
Or maybe this is not the problem
and everyone lives dressed in a sophistry mess
and each builds its system
made of small nonsense grudges or personal cosmos
They forget, that in the end we will had
Three meters, to be barred.
Another time is night, and I play,
I do not why or because, the reason who knows
perhaps to feel less alone
perhaps because I have to live with ghosts and strange dreams,
and they give that well known hypochondria,
then ... the bottle is empty...
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